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À l'Ouest rien de nouveau


Voici une des oeuvres que j'ai choisie en histoire des arts en 3ème.


Présentation de l’œuvre :

À l’Ouest Rien de Nouveau est un roman, écrit par Érich Maria Remarque en 1928 et traduit par Alzir Hella et Olivier Burnac en français. De son vrai nom Im Westen nichts Neues, il raconte l’histoire de Paul Baümer, un jeune soldat allemand qui a combattu pendant la Première Guerre mondiale.




L’histoire de l’auteur et de l’œuvre :

Erich Maria Remarque, de son vrai nom Erich Paul Kramer est né le 22 juin 1898 à Osnabrück, à l’Ouest de l’Allemagne. En 1917, alors âgé de 19 ans, il est mobilisé au front Ouest. En juillet, il est gravement blessé aux mains et finit la guerre dans un hôpital militaire. Il exerce ensuite plusieurs professions telles que rédacteur ou instituteur. En 1920, il publie son premier livre La baraque de rêve qui passe inaperçu. C’est seulement en 1929, lors de la publication de À l’ouest rien de nouveau qu’il rencontre un immense succès, ensuite adapté au cinéma par Lewis Milestone. Mais l’auteur est pris pour cible par les nazis, qui l’accusent « d’affaiblir le moral des soldats ». C’est pourquoi il s’exile en Suisse puis aux États-Unis. Pendant ce temps, dès 1933, son livre est brûlé dans les autodafés à Berlin et est ensuite censuré. En 1938, Erich Maria Remarque perd sa nationalité allemande. Il écrit d’autres livres tels que l’Arc de triomphe ou Un temps pour vivre, un temps pour mourir. Ce n’est qu’à partir de 1963, que l’on reconnaît l’importance de son œuvre. Il meurt le 25 septembre 1970 à Locarno en Suisse.


L’œuvre :

À l’Ouest rien de nouveau raconte la Première Guerre mondiale, vue par Paul Baümer, un jeune soldat allemand porté volontaire. Mais avant d’être un roman sur la guerre, il est avant tout un roman sur l’homme. Je vais vous résumer brièvement l’histoire.

Paul et ses anciens camarades de classe ont subi un bourrage de crâne de la part de leur ancien professeur Kantorek : ce dernier croyait que se porter volontaire pour le front était la moindre des choses pour sauver sa patrie. C’est ainsi que Paul, Leer, Albert, Tjaden, Müller, Haie, Katczinsky et Detering se retrouvent ensemble dans la deuxième compagnie, totalement ravagée par les anciennes batailles très meurtrières. Entre les assauts, les bombardements, la vie dans les tranchées, les cliniques pour blessés mais aussi les permissions et les distractions entre amis, Paul finira par se retrouver tout seul, seul survivant jusqu’au jour où, un jour où le communiqué se borna à dire « A l’Ouest rien de nouveau », Paul meurt d’une balle seulement un mois avant l’armistice du 11 novembre 1918.


Interprétation :

A l’Ouest rien de nouveau n’est pas une autobiographie pure car l’auteur et le narrateur ne sont pas la même personne. Mais, Erich Maria Remarque signe ici un roman autobiographique car il raconte des événements qu’il a vécus au front (par exemple, il a été blessé, sa mère est morte d’un cancer) mais à travers les yeux d’un autre personnage, qui va mourir à la fin de son livre. On peut donc parler d’un témoignage de guerre.

Erich Maria Remarque a choisi d’écrire son livre avec les yeux de Paul pour généraliser son cas : il n’a pas été le seul à vivre cette horreur, tous les soldats l’ont vécu. Paul Baümer utilise le « je » de la première personne mais dit bien souvent « on », englobant ses camarades, comme s’ils formaient un groupe uni. Mais l’auteur généralise voire banalise la guerre en ne donnant presque aucune date, aucun repère spatial, aucun nom (de général ou d’adversaire par exemple) précis. Cette histoire pourrait donc se passer à n’importe quel moment et dans n’importe quel secteur de la guerre de position, hormis quelques indices temporels qui nous laissent à penser que la scène se passe en 1916-17. C’est seulement à la fin où il nous donne des dates précises : « été » et « automne 1918 ».


L’auteur traite de plusieurs sujets :

- les conditions de vie déplorables des soldats pendant la Première Guerre mondiale : que ce soit dans les tranchées ou dans les camps où les soldats séjournent entre deux mobilisations, Paul décrit toujours le manque d’hygiène, la nourriture très insuffisante continuellement (très présent dans ce livre), les rats qui piquent leur nourriture dans les tranchées, les poux…

la camaraderie pendant la guerre : Paul le dit lui-même : « ce que la guerre produisit de meilleur : la camaraderie ». Il nomme ses camarades (Albert Kropp, Stanislas Katczinsky…) Il décrit même plus souvent les bons moments passés avec eux que les batailles.


- l’atrocité de la guerre : À l’Ouest rien de nouveau n’est pas le meilleur livre pour parler de l’horreur de la guerre contrairement à d’autres comme Les Croix de Bois de Roland Dorgelès, qui est aussi un témoignage de la Première guerre mondiale. Mais, Remarque en fait quand même l’un des thèmes principaux. Les personnages ne croient plus en la paix. Partout où ils vont, ils voient des cadavres, des corps déchiquetés par des obus qui peuvent leur tomber dessus à tout moment. Ce n’est plus un combat entre deux camps, mais un combat pour sa propre survie. Voici un passage pour réaliser cette horreur :

« Là-bas sont accrochés uniquement des lambeaux d’uniformes, ailleurs est collée une bouillie sanglante qui, naguère, constituait des membres humains. Un corps est là étendu, avec un morceau de caleçon à une jambe et autour du cou le col d’un uniforme. A part cela, il est nu, ses vêtements sont éparpillés dans un arbre. Les deux bras manquent, comme s’ils avaient été arrachés par torsion ; je découvre l’un d’eux vingt pas plus loin dans la broussaille. »


- les rapports avec les supérieurs : Le héros et ses compagnons ont eu la vie très dure à cause d’un certain Himmelstoss qui se trouve être leur caporal, détesté de tous. Il leur a fait subir un entraînement épuisant et les a sévèrement punis pour des petites choses. Mais lorsqu’il se retrouve au front, il s’aperçoit qu’il n’a aucune autorité contre les balles perdues et les obus.


- les ennemis : ils sont rarement cités mais toujours présents. À l’Ouest rien de nouveau est un roman pacifiste donc Paul ne va pas les critiquer ou les insulter. Au contraire, il les met dans le même bateau que lui et parfois les envie car les Français semblent avoir plus de nourriture que lui.


- la déshumanisation des soldats : Paul dit, dès le début du roman, une phrase qui résume bien cette partie : « Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes… »


- les rapports avec la population extérieure : En effet, Paul va avoir la permission de revoir sa famille. Mais il va découvrir des gens en décalage avec lui, posant des questions inconvenantes sur la guerre ou prenant des airs supérieurs. Pour eux, la guerre est une bonne chose et les soldats sont tous des héros qui se battent pour eux. A cause de la censure et du bourrage de crâne, ils pensent que le front n’est pas si terrible que cela et certains donnent même leur opinion sur des choses dont ils ne savent rien. Cela m’a rappelé le tableau d’Otto Dix La rue de Prague qui montre bien le malaise des soldats une fois rentrés chez eux.

- le changement d’esprit : Avant la guerre, les soldats partent avec le moral et des rêves plein la tête : ils sont plutôt naïfs. Puis, la guerre leur ôte leur innocence et leurs espoirs disparaissent pour laisser place à la dure réalité de la guerre.

Mais ce qui m’a le plus marquée dans ce livre, c’est le malaise qu’éprouve Paul en imaginant la fin de la guerre et ce qu’il fera en rentrant. Vers la fin du livre, il se pose des milliers de questions et ce passage m’a beaucoup touchée :


« C'est l'automne. Des anciens soldats, il n'en reste plus beaucoup. Je suis le dernier des sept sortis de notre classe.

Chacun parle d'armistice et de paix. Tout le monde attend. Si c'est encore une désillusion, ce sera la catastrophe. Les espérances sont trop fortes : il n'est plus possible de les écarter, sans qu'elles fassent explosion. Si ce n'est pas la paix, ce sera la révolution.

Alors, nous rentrerons chez nous ; c'est à quoi s'arrêtent mes pensées. Elles ne peuvent pas dépasser ce point. Ce qui m'attire et m'entraîne, ce sont des sentiments, c'est la soif de vivre, c'est l'attrait du pays natal, c'est le sang, c'est l'ivresse du salut. Mais ce ne sont pas là des buts.

Si nous étions rentrés chez nous en 1916, par la douleur et la force de ce que nous avions vécu, nous aurions déchaîné une tempête. Si maintenant nous revenons dans nos foyers, nous sommes las, déprimés, vidés, sans racine et sans espoirs. Nous ne pourrons plus reprendre le dessus.

Devant nous croît une génération qui, il est vrai, a passé ces années-là en commun avec nous, mais qui avait déjà un foyer et une profession et qui, maintenant oubliera la guerre ; et, derrière nous, croît une génération semblable à ce que nous étions autrefois, qui nous sera étrangère et nous écartera.

Nous sommes inutiles à nous-mêmes. Nous grandirons ; quelques-uns s'adapteront ; d'autres se résigneront et beaucoup seront absolument désemparés ; les années s'écouleront et, finalement, nous succomberons.

Il n'est pas possible que cette douceur qui faisait s’agiter notre sang, que l'incertitude, l'inquiétude, l'approche de l'avenir et ses mille visages, que la mélodie des rêves et des livres, que l'ivresse et le pressentiment des femmes n'existent plus. Il n'est pas possible que tout cela ait été anéanti sous la violence du bombardement, dans le désespoir.

Je me lève, je suis très calme. Les mois et les années peuvent venir. Ils ne me prendront plus rien. Ils ne peuvent plus rien me prendre. Je suis si seul et si dénué d'espérance que je peux les accueillir sans crainte.

La vie qui m'a porté à travers ces années est encore présente dans mes mains et dans mes yeux. En étais-je le maître ? Je l'ignore. Mais, tant qu'elle est là, elle cherchera sa route, avec ou sans le consentement de cette force qui est en moi et qui dit « Je ».


Dans ce passage, Paul se demande vraiment ce qu’il fera une fois rentré chez lui. Mais au-delà d’une simple réflexion, Remarque réalise une très belle conclusion sur la guerre. Les soldats ont vécu l’impossible au front et quand ils rentreront chez eux, ils ne seront pas soutenus par le monde extérieur.

L’auteur dénonce les conditions de vie horribles, la guerre tout entière qu’il trouve inutile et atroce et la propagande et le bourrage de crâne pour recruter. Comme la bande dessinée C’était la guerre des tranchées de Jacques Tardi, ce témoignage est donc un plaidoyer pacifiste contre la guerre.

Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié ce livre que j’ai trouvé très réaliste. Le début était un peu long mais une fois que l’on se trouve dans la peau de Paul, l’atrocité et l’absurdité de cette guerre ne peut plus nous laisser indifférent. C’est pourquoi, j’ai décidé de le présenter.


Émotions :

Les émotions qui ressortent de ce livre sont nombreuses mais ce sont principalement :


-le respect pour TOUS les soldats, de toutes les nations. Ils n’ont pas choisi d’aller au front, ou du moins ne comprenait pas les conséquences. Voir la guerre du côté allemand nous fait comprendre que tous les combattants éprouvaient la même horreur : il n’y avait pas de gentils ni de méchants !

-le dégoût de voir ou du moins de lire ces passages relatant des corps déchiquetés par les obus ou les mines.

-la peur de voir nos héros mourir, même si nous savons que les personnages sont de fiction.

-la pitié pour les Poilus. Du haut de ses 19 ans, Paul a su traverser les pires horreurs de la guerre, sauf une : la mort.

-l’humour parfois seulement. Par exemple quand Paul et ses amis s’attaquent à leur instituteur, un sourire se décroche de nos lèvres.


Conclusion :

A l’Ouest rien de Nouveau est donc un témoignage de guerre pacifiste. Erich Maria Remarque a essayé de dénoncer cette guerre de position abominable, mais cela n’a pas empêché une autre monstruosité : la Seconde Guerre mondiale.


Sources :

http://crises.upv.univ-montp3.fr/files/2013/01/remark-erich-paul-par-brualla.pdf

http://sgbd.ac-poitiers.fr/sosfrancais/viewtopic.php?f=5&t=1624

http://www.doc-etudiant.fr/Francais/Fiche-lecture/Rapport-A-louest-rien-de-nouveau-un-plaidoyer-contre-la-guerre-236272.html

http://www.amazon.fr/louest-nouveau-Erich-Maria Remarque/dp/225300670X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1366968756&sr=81&keywords=a+l%27ouest+rien+de+nouveau

http://www.ciao.fr/A_l_Ouest_rien_de_nouveau__Avis_375806


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